Par la rédaction de The Cradle, le 22 août 2025
Des entrepreneurs anonymes continuent de témoigner de la façon dont les troupes israéliennes et les mercenaires américains ouvrent constamment le feu sur des Palestiniens affamés.
Cette semaine, Tel-Aviv a organisé une visite de Gaza pour 10 influenceurs américains et israéliens sur les réseaux sociaux, afin de « révéler la vérité » sur ce qu'Israël qualifie de "mensonges du Hamas" concernant la famine des Palestiniens dans la bande de Gaza assiégée.
Cette visite a été organisée par le ministère israélien des Affaires de la diaspora.
Le ministère a présenté cette initiative comme la démonstration du
"mécanisme d'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza" afin de "réfuter les mensonges du Hamas relayés par les médias étrangers".
La déclaration fait référence à la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), un dispositif américano-israélien créé pour contourner l'ONU et placer Israël en charge de l'acheminement de l'aide. Plus de 1 400 Palestiniens ont été tués alors qu'ils attendaient de l'aide sur les sites de la GHF depuis la création de cette fondation fin mai, et les rations distribuées ne représentent qu'une infime fraction de ce qui est nécessaire pour répondre aux besoins humanitaires urgents à Gaza.
Les Palestiniens sont régulièrement pris pour cible et tués par l'armée israélienne et les mercenaires américains qui gèrent les sites de distribution de l'aide.
"Cette visite permet de lutter contre la campagne de discrédit menée par le Hamas contre Israël, surnommée la"campagne de famine", qui vise à ternir l'image du pays sur la scène internationale", a poursuivi le ministère, ajoutant que "les organisateurs ont également souligné le rôle de l'ONU et d'autres organisations internationales qui refusent de distribuer les nombreuses tonnes de nourriture attendant d'être distribuées".
L'ONU a précédemment déclaré, après la création de la GHF en mai, qu'elle ne coopérerait pas avec cette structure pour des raisons éthiques. L'ONU et d'autres organisations internationales accusent la GHF d'accélérer l'objectif d'Israël de déplacer de force les habitants de Gaza.
Parmi les personnes autorisées à accéder aux sites de la GHF figure Brooke Goldstein, avocate américaine pro-israélienne, auteure et figure de la télévision.
"Ce que j'ai vu prouve que les informations rapportées par les médias sur la situation sont absolument fausses. La mission de la GHF est de nourrir la population de Gaza afin que le Hamas ne puisse pas s'emparer des vivres, et elle y parvient. J'ai vu plus de 13 000 personnes être nourries, dont 3 300 femmes et enfants",
a-t-elle déclaré sur X le 20 août.
Xavier DuRousseau, un autre influenceur, a écrit sur le réseau social :
"Israël n'est pas responsable de la mort de nombreux Palestiniens par famine"."Puisque vous, antisémites des soupes populaires, faites semblant de vous soucier du sort des Gazaouis, venez distribuer vous-mêmes la nourriture !", a-t-il ajouté. "Israël n'empêche pas l'entrée de nourriture à Gaza",
a-t-il affirmé dans un autre message.
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Si la GHF a livré une infime partie des denrées alimentaires aux Palestiniens, c'est loin d'être suffisant pour soulager la crise à Gaza. La situation est notamment due à la fermeture par Israël de tous les checkpoints et au blocus imposé à la bande de Gaza.
Les autorités de Gaza ont révélé que seulement 14 % de l'aide nécessaire est livrée par Israël.
Jeudi, un témoin oculaire s'exprimant sur CBS News a confirmé que les troupes israéliennes et les sous-traitants américains chargés de sécuriser les centres de distribution de l'aide à Gaza ouvrent régulièrement le feu sur les Palestiniens désespérés qui viennent chercher de quoi manger, et qu'ils s'en vantent ouvertement.
Ce n'est pas la première fois que des témoins oculaires témoignent des violences commises sur les sites de la GHF.
Dans un rapport publié le 22 août, l'Integrated Food Phase Classification (IPC), l'organisme mondial de surveillance de la faim soutenu par l'ONU, a officiellement déclaré pour la première fois une famine à Gaza.
Des dizaines de personnes sont mortes de faim ces dernières semaines, dont au moins deux ces dernières 24 heures. Selon le ministère de la Santé de Gaza, le nombre total de décès par famine dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre s'élève à 271, dont 112 enfants.
Mais Israël continue de nier que la famine frappe la bande de Gaza. Il continue d'accuser le Hamas de voler l'aide humanitaire. L'ONU a rejeté cette accusation.
Des groupes armés soutenus par Israël, notamment le gang de Yasser Abu Shabab à Rafah, armés par Israël, ont été directement impliqués dans le pillage de convois humanitaires. Le ministère de l'Intérieur de Gaza a affronté à plusieurs reprises ces groupes armés afin de prévenir le pillage de l'aide humanitaire.
Début août, l'émissaire américain Steve Witkoff et l'ambassadeur américain en Israël Mike Huckabee se sont rendus sur le site de la GHF, dans la ville de Rafah, à l'extrême sud de la bande de Gaza, complètement dévastée par l'armée israélienne.
Selon la Maison Blanche, cette visite avait pour but d'"inspecter" les sites de la GHF et de mettre en place "un plan pour livrer davantage de nourriture". Cette visite a été présentée comme une tentative de faire avancer l'aide humanitaire.
Cependant, selon le journaliste Youssef Fares, basé à Gaza, la GHF a " scénarisé le site" avant l'arrivée de Witkoff.
Selon lui, la GHF aurait notamment fait disparaître les traces de sang des personnes blessées ou tuées ces derniers jours, retiré les chars et les snipers, et limité les dizaines de milliers de personnes attendant leur tour à un petit nombre de familles issues de l'entourage de Yasser Abu Shabab, que l'armée israélienne a fait entrer par le couloir de Morag pour orchestrer cette mascarade, exposée aux yeux du monde entier.
Traduit par Spirit of Free Speech